Les deux artistes qui forment le groupe 0100101110101101 ont déjà une belle activité en net art derrière eux, tournant principalement autour de ce postulat simple: « privacy is stupid ». Notons dans cette production l’ouverture totale de leur machine de travail entre 2000 et 2003, par un système de file sharing, via un simple navigateur. Toute leur production (mails, textes, images) était accessible en lecture, 24h sur 24. La machine tournait en linux, ce qui évitait d’avoir à rendre des comptes sur le téléchargement des logiciels présents sur la machine. Contemporain de l’expansion des peer to peer, Napster en tête, ce projet posait de manière plus radicale la question de propriété intellectuelle.
Dans le même ordre d’idée, le clonage de plusieurs sites (dont celui de la galerie de Olia Lialina, et les sites de jodi.org et hell.com, qui se voulait « select ») sera l’occasion de questionner le net art encore balbutiant et ses tentatives pour produire de l’authentique. Sa reproductibilité étant constitutive, le net ne pouvait qu’être secoué la question de l’unicité de l’oeuvre. Eva et Franco Mattes ont énoncé un position claire, brutale, simple.