Quelques semaines depuis le workshop Arduino déjà. Une première à l’erg, cette entrée de l’électronique, des fers à souder et des breadboards. Un essai réussi pour l’ensemble des participants, professeurs et étudiants. J’ai été surpris de constater qu’il y avait moins de résistance à manipuler des composants éléctroniques que je ne l’aurais cru. C’est une bonne nouvelle à l’heure où je me demande si il est possible à l’erg de professer les arts numériques.
Je voulais revenir sur une des petites réussites de ce workshop très court (3 jours pour découvrir arduino, l’électronique, la communication avec processing, etc.), une petite chose qui m’a marqué : le petit animal de Véronika.
L’animal de Véronika
Véronika a hacké une petite voiture avec un ldr (un détecteur de lumière « de base »). Elle l’a agrémenté d’un visage de jouet, un sourire, deux yeux et une bouche souriant béatement, les yeux équipés de petites lumières. Un petit objet hybride, une machine qui, inerte, évoque ses conditions de production : ça sent la Chine et la duplication en milliers de pièces, l’assemblage à la chaine dans des ateliers éclairés au néon.
Elle a programmé une interaction minimale : lorsque le senseur perçoit une lumière basse, il met en route le moteur de la voiture vers l’arrière, et allume les lumières du visage, le tout pendant quelques secondes.
Posé par terre et une fois en marche, cette machine changea de statut. Elle se transforma en animal. Une main qui s’approche, une ombre passant sur son corps, et cette créature s’affole, le moteur sous tension, trop alimenté, crie et elle bondit en arrière à une petite distance, s’arrête soudain et se tapit. La sensation d’avoir effrayé cette chose traverse immédiatement l’esprit et l’envie de la rassurer travers les parties les plus basses de notre cerveau. Un mouvement réflexe vers l’avant et la voilà qui crie et fuit à nouveau.
Il a été frappant de constater qu’un comportement minimal comme un capteur qui déclenche un moteur, un visage et un son de moteur strident peuvent produire une relation animale avec un objet industriel. Pas besoin de la fourrure d’un Furbi, du pleur enregistré d’un bébé en latex rose pour produire une relation affective entre un humain et un objet. Un des très beau moment de ce workshop.
[…] Voir l’article consacré au petit animal de Veronika Usova sur le blog de Stéphane Noël. […]