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18/06/08

High tech et passéisme : la leçon du foulard

Categorie(s) : Flux
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Vieillir permet de percevoir des perspectives. De voir se transformer des concepts, des jugements, par glissements successifs, sur des années. C’est en fait assez passionnant, même si ça donne quelques claques. La plupart du temps, on perçoit les aspects les plus visibles. Le velours côtelé qui revient à la mode alors qu’on l’avait cru ringardifié à tout jamais. Peter Greenaway qui disparait du paysage culturel après avoir semblé incontournable. L’écologie qui passe de risible à urgente, Guy Verhofstad qui passe de « baby Tatcher » au statut de premier ministre regretté de tous les belges, etc.
J’aime les petits signes, et ceux qui sont empreints d’ironie. Celui qui m’a marqué ces derniers temps est le foulard des femmes musulmanes. Ce bout de tissu est au centre de polémiques multiples qui concernent les droits des minorités, le choc des cultures, la peur de l’intégrisme, le patriarcat mondial, le droit des femmes, le racisme ordinaire, et même la géopolitique. La Turquie a encore dernièrement modifié les lois nationales, interdisant – après l’avoir autorisé – son port dans les universités, provoquant des réactions en tous sens.

Disons, pour faire simple, que la critique générale contre le voile est qu’il est « moyenâgeux », signe de patriarcat oppressif et de soumission religieuse. Or pour qui marche en rue dans des quartiers mixtes socialement, une autre évidence apparait : le foulard est un accessoire high-tech : les porteuses de voile s’en servent comme cellular-holder, le coinçant sous le tissu pour parler les mains libres. Ingénieux, et impossible a réaliser avec une officielle casquette de rappeur. Le serre-tête de tennis pourrait rivaliser, il va peut-être revenir lui aussi, du coup, et redevenir branché.

Dans quelques mois peut-être aura-t-on un wearable cellular cousu dans des foulards de toutes les couleurs, avec des motifs de circuits imprimés en arabesques. Ce serait classe. Mais téléphoner est interdit pendant les cours à l’unif, donc ce sera un motif, cette fois valable, de son exclusion des amphithéâtres.

Une réponse à “High tech et passéisme : la leçon du foulard”

  1. Goma dit :

    Tu es fou!

    N’empêche ça explique pourquoi on trouve des jeunes femmes voilées ET maquillées

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