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01/06/08

Incident.net – expo monochrome

Categorie(s) : Flux
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Incident.net, la plate-forme fondée par Grégory Chatonsky et Karen Dermineur en 1994, considérée comme un des plus importantes lieu d’exposition en net art, a lancé un « hors série », une exposition collective online avec appel à participation, sur le thème du monochrome, il y a quelques mois. J’ai présenté le projet lors des cours et me suis finalement décidé à participer, le monochrome étant un sujet daté historiquement (il est essentiellement moderniste et lié à la peinture) mais dont les interprétations numériques sont potentiellement infinies.

Sarah Magan, étudiant en première année, s’est saisie elle aussi de l’occasion et a proposé un travail « Le rouge et le noir »  basé sur l’analyse en javascript du roman de Stendhal, passé au crible pour y débusquer toute phrase comportant un terme associé au rouge et au noir. Le texte initial (prélevé sur wikisource), restitué dans une taille de caractère minuscule (genre 2 pixels de haut), devient illisible, seules subsistent ces lignes de couleur rouge et noires, qui transforment une oeuvre littéraire en oeuvre plastique, en temps réel. Le texte est en effet analysé à même la page, sous nos yeux, ce qui affole les ordinateurs des visiteurs, qui craignant le bug de script, nous demandent à plusieurs reprises si nous sommes sûrs de vouloir continuer. Cet inconvénient technique peut finalement être vu comme une injection de la passion de Stendhal dans la rationalité analytique de la machine.
Ce travail a été mené dans le cadre d’un exercice du cours, portant sur la conversion/citation d’un travail non-numérique en quelque chose de numérique.
Mon travail est « Relay Opalka », une espèce  de prolongement du travail du peintre, une citation aussi donc, qui permet à chacun de se relayer le travail de comptage par le biais de son ordinateur, pour fabriquer un « Opalka collectif » donc chacun produit un jalon vers l’infini du comptage. Compter est ce que les ordinateurs font le mieux. On peut imprimer son original, on peut même pousser jusqu’à imprimer un image prise avec sa webcam, pour parfaire le dispositif de Opalka, qui fait figurer un autoportrait avec chaque peinture.

Le travail de Sarah et le mien sont présentés dans la galerie du hors-série « le monochrome ». Une exposition assez riche en travaux et avec quelques belles réalisations, ironiques, laconiques, parfois même pleine de spleen. Ainsi « IP. MONOCHROME » de Reynald Drouhinles, dont les aplats de couleur unie sont réalisés à partir de votre adresse IP (adresse de votre ordinateur lorsqu’il se connecte au web). Ainsi « THE ANALOG COLOR FIELD…«  de Gregory Shakar, installation ou des écrans pulsent en fonction d’un son que les visiteurs peuvent modifier en longueur et pitch. D’autres travaux abordent la vidéos et le son, comme « CAUTION » de Emilie Pitoiset, qui produit un bruit blanc par la multiplication sur l’écran de fenêtres contenant une même application flash minimale.

Cette exposition virtuelle rappelle que si la peinture est une « cosa mentale », le monochrome est la « cosa mentale » au carré, et que de ce point de vue, la connection avec les arts numériques est une évidence.
Incident.net

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